mercredi 30 mars 2011

La ligne brisée..

Les lignes. Celles de la pensée, celles des structures environnantes, celles de la conscience, des conduites,  celles qui parcourent les images, celles qui attirent. La ligne des courbes. Des reflets de la lumière, les couleurs, celles qui brillent et captivent. Les tissus, ceux des poupées et des couvertures.  La coloration de tes cuisses et l'heure qui prend ses aises. Une plante verte, des rideaux et des fleurs séchées. Le noir mat des chaises bistro et le reflet du jour sur tes cuisses, des ponts de lumière qui suintent sur ta peau. Des ponts de lumière qui sombrent dans le jour.

D'abord l'absence et l'apparition, d'une fine ligne. Celle de toi, sur une feuille blanche. Comme un imprimé, comme ces fleurs bleues et grises, qui jonchent le couvre lit. Comme ta présence, un parfum gris, une promesse achetée au marché des valeurs.

Tout va bien, le vent, le mouvement bientôt, achèveront de tout effacer.

Nos rêves perdus.

vendredi 25 mars 2011

Du miel en bouteille.

Le soleil se couche sur l'étiquette dorée d'un liquide tout aussi doré. les tentures prennent un éclat de brunante. Les berceuses défilent en robe de chambre, toutes plus douces les unes que les autres.  Boudha est content. Et moi aussi.

Le feu crépite. Encore.

dimanche 20 mars 2011

En regardant bien, le temps jaunit

Biscuit chinois:
Les errances sont des proses si particulières, neh?  Il y a des rimes à deux cennes, pourtant, cet endroit sent la langueur et même, en raison de la présence de tout un chacun, un parfum de vanité.
L'exil


Depuis la fête de Notre-Dame-de-Padoue, Sainte-patronne des bègues, il n’avait pas dit mot. Il était là chaque samedi, depuis que sa cote de popularité avait dramatiquement chuté. Certes, il avait voeu de religion mais encore plus du suspense a divinus et il se considérait, entre deux émissions de Cooking channel comme un médecin des âmes. En conséquence de quoi c'est dans un coin qu'il éxonérait ses paroissiens de leur plus graves écarts de conduites. Comme les autres, désormais, il fixe les ailes dorées, qui se préparent pour leur romance habituelle. Lui aussi, n'avait jamais rien vù de tel. Il béni rapidement la chose. Amen.


Allez savoir pourquoi, chaque samedi après-midi, des passants sentant la pepermanne emprunptent les uns après les autres la porte près du stand à t-shirt et celui de l’église de scientologie, désert. La ¨patante¨ ayant également subi une décote dramatique sur le marché du salut des âmes. La poutine n'était pas déjà avalée qu'il y avait foule. Aucune annonce, prélude ou  présentation. il était entendu que l'envolée prendrait place comme à l'habitude.

Selon Bernard, du stand à poutine. Jamais aucun papillon ne s'est échappé. Ni mort, ni vie en effet. Seulement, cette poudre blanche qu'il saupoudre pour recouvrir leurs ailes:
- Si on l'enlève, c'est fini. Si on y touche, c'est la fin, j'penses. 

Le marché aux puces


Il n’y a que quelques endroits où l'on peut trouver des steamés et des fleurs de tricot sur une toile salie, en rouge, gris et jaune. Et il faut pour cela aller chez ceux qui ramassent, récupèrent, collectionnent, trient et apparient. Des gueux, tels les traineux, les rammasseux, les collectionneux…

Les marchés aux puces et autres lieux. Là ou les gens comme il faut vont adopter des objets pour les réhabiliter, les sortir de leur crasse, de leur misère. Oui. Sous le ciel des yeux, les coeurs sont ouverts du samedi au dimanche. Oui, on peut tout y prendre ; des objets faits pour vous, pour moi, des destinés qui se rencontrent. Dieu béni le marché aux puces.

Le miracle


C’est au bout d'un couloir, que l’on pouvait assister à ce spectacle ravissant.  Avec sœur Anne au piano qui chante un air qui emplit les visages simples d'une joie fannée. Tous, les yeux fixés au ciel, la bouche entrouverte. Pendant que Mr Li met en ligne des dizaines de spécimens de papillons jaunes. Dans l’attente, on peut percevoir qu’ils sont fagotés, chacun, d'un message, d'un code, des dimensions particulières d'une même réalité. Sur certains, des regards étonnés, sur d'autres des passions fugaces, des éternuements, des bâillements, autres sensations, insouciances. Dès lors, lorsqu'ils s'envolent dans un seul  élan coordonné et anarchique, la réalité s'étale ; plus vivante, plus vraie. Une mouvance pouvant faire prendre forme, il est vrai, à n'importe quel désir. Pourvu qu'il soit authentique...

Chacun pouvait, sur un bout de papier écrire un désir puis s'installer sur une chaise pliante. Les gens se déplacent de partout pour venir voir une envolée, une surprise, chaque fois. Il lit avec une lenteur particulière, celle, dit-on, des regrets. Un chuchotement et tout s'anime. Comme si l'apesanteur terrestre s’émouvait, les peurs, les angoisses, certains revoyant les papillons qui ont déjà une fois parcouru leur ventre, d'autres la peur qui s'évapore, oui, une fantastique pantonimie... Aujourd'hui on avait vù une clotûre rouillée, la peur de la mort, un soir de spectacle en pleine guerre civile d'Espagne puis une romance d'automne sur les caps de Fatima. Des pleurs et des sourires, à tout coup. 

Nul n'avait jamais vu chose semblable. On entendait des jurons, des prières aussi. Nul ne s'est jamais demandé comment ce spectacle fantastique pouvait exister. Ni pourquoi d'ailleurs. Il suffisait de le voir une fois, une fois de plus.

(soupir)
Librement inspiré de personnages de la rue Marmier, de ma conception romantique de l'ombre du vent et de mes après midi au marché aux puces de Vanier. 


lundi 14 mars 2011

Le monde bascule..


Je prends doucement ma guitare, un geste affecté d'une certaine pudeur. Pas d'objectifs, non. Simplement faire sonner les cordes. Libérer la poussière et faire résonner dans l'air une mélodie.

Entendre sa vraie voix, enfin. Un écrin de notes simples, dépouillées; comme un ruissellement sur un silence. 

Comme cette poussière qui tombe, en suspension dans la lumière. Oui, une mouture de plus en plus fine, un goût plus prononcé pour ce temps qui flotte, qui tangue, comme la lumière dans le Glenmorangie. 

Un deuxième café, des notes de basses appuyées d’accords précis.  Je veux bien jeûner jusqu'à midi  en consommant des notes aussi jolies, sur cet air porté par l'envie. L'envie qui est une toile qui recouvre tout. Embrasse les formes, les objets, embrase mon regard. Une note de plus et le monde bascule, comme la glace qui cède, comme une paroi trop fragile. Comme si des émotions gisant depuis longtemps, dans la glaise du temps, pouvaient se transfigurer: Apparaître, enfin, se dévoiler, sans pudeur.

samedi 12 mars 2011

Les mots, une page tournée

La nuit est un début de délire. De grandes respirations froides les yeux fermés. Comme cet espace blanc, un mourroir à pensées. Le plafond, un écran que l'on fixe en bougeant le bout des doigts ou des lèvres, selon.

Une pause dans la vie, un moment entre deux jours; comme si en passant d'une pièce à une autre on restait suspendu dans le temps. Entre la conscience et l'inconscience.

En fermant les yeux cette fois, je me fait clairement cette réflexion que, comme si en nageant dans le napalm, un homme ne pouvait pas avoir la nausée jusqu'au petit matin. Que les brulures comportent toujours des degrés supplémentaires, inavoués. L'existentialisme ne s'avoue pas, c'est un huis-clos entre une putain, le diable et le bon dieu.

mardi 8 mars 2011

Percer les fleurs, percer le mystère

Si le vent qui les fait flotter pouvait durer. Si la multitude était une sorte de longueur.  Les regarder se retourner, valser, soufflés par le vent oblique. Le cinérama est immaculé, la neige floconeuse, blanche et texturée, satinée. Chaque flocon vient s'ajouter aux autres, ajouter son poids infinisétimal, y absoudre son intimité.

Les écoles doivent être fermées aujourd'hui. Une partie de ma pensée accompagne les petits garçons en pyjama. Un temps dans le temps. Comme si la neige bloquait dans ses bras doucereux les autobus jaunes, les autos, les professeurs. Il y aura peut être le concierge qui fera des cercles sur le planchers mouillés, immenses des corridors lustrés. Peut être qu'il sera plus à son aise qu'à l'habitude, ayant une affinité particulière avec la lenteur.

Que demander de plus? Les quelques souffles profonds qui emplissent et vident l'entièreté de l'espace, accompagnent très bien le vent, l'aspiration dans le poêle à combustion lente. Le crépitement et le souffle. Un sentiment de pleignitude, le café qui s'anime au contact de l'air froid émanant des surfaces (nombreuses) vitrées.

Toute cette neige, épaisse, toute cette immobilité dans tout ce mouvement. Pas de révolution, pas de changement, que le défilement imprécis de millions de particules blanches qui sont saupoudrées de l'autre côté d'un ciel opaque. Les branches qui voletent dans tout les sens, chargées de neige. Les voitures trappées par l'hiver.

Si tout pouvait rester ainsi un long, long moment. S'il pouvait neiger sur mon esprit et avoir le même effet qu'il semble avoir sur le décor, là, au delà des vitres. Un ralenti immense qui fige le malheur, et dans cet écrin d'éblouissement, ma fibre, ce qui reste de ma substance, comme un jardin de fleurs séchées qui reprend forme, un assemblage de ses couleurs, libérées par l'apesanteur.

jeudi 3 mars 2011

Des compositions

On a tous des rôles de composition. Ce qui fascine c'est à quel point on recompose nos vies, on redonne du sens, peu importe lequel. Sans sens on est incapable de continuer a avancer vers la mort. Alors parfois on s'y précipite. On a choisi à gauche, on se dit à quel point on est fier même si on ignore ce qu'il y avait à droite. On se fait croire par soi même et le reste est un jeu d'enfant. On donne du sens pour la résilience. Pour ne pas s'éparpiller jusqu'à ne plus exister. Pour rester une création, quelque chose.

On se donne un rôle dans notre propre pièce, on fait le casting de nos possibles, on crée sans cesse de nouveaux scénarios. Le réel lui, est la pélicule qui capte tout. Les moments morts. Les journées de naufrage dans le frigidaire. Les nuits blanches et les traces de romance sur les fleurs mortes du divan.

On s'imagine: RÉALISATEUR.

mardi 1 mars 2011

Sharpitude

Sharp. comme le désir. Sur le tranchant de tes yeux, la chair rouge d'un organe dégorgé.

Sharp. Une photocopieuse. Comme tes manies, répétées sans cesse.

Sharp, comme une ligne de conduite. Comme la peau de tes cuisses.

Sharp. Comme l'ouverture d'un diaphragme. Comme tes envies dans une nuit folle,

Sharp comme une voiture garée sur un terrain de jeu.

Sharp. Comme la pluie qui lave les vitres.

Sharp comme une chance de marquer, un but dans un filet désert.

Sharp, comme lorsqu'elle lui dit, tu ressemble à Jack the White.