mardi 18 septembre 2012

Un lac peu profond


Au milieu de nulle part, nul besoin d'aller nulle part.

Des lieux semblables aux églises, il d'abord cette immanence. Cet espace réservé aux croyants, aux solitaires; aux rejetés. Singuliers comme le rebord d'une fosse, d'un abime au dessus de la mer; qui pour moi sont une chapelle ou distiller des pensées aussi tranquilles que le ciel. Cette tapisserie est incomplète lorsqu'il n'y apparait pas un pont en fer et des cimetières à demis abandonnés, qui appellent aussi de cet aura indicible. Et s'il n'y a pas encore, un fantôme doux comme la nuit, comme le petit matin sur une plage abandonnée par les touristes. Comme un café et un vieux piano. Comme l'automne et comme ton image, ici, dans ma tête, dans mes mains, dans ma poitrine et dans mes tripes. Il faut beaucoup d'espace pour distiller cette impression tenace.

Il y a tout près d'ici, une route qui mène nulle part. Entre le lac et les arbres, le reflet du ciel. Tout ce qu'il faut pour y jeter son âme, y être avalé par les reflets bleus et verts. Au milieu de nulle part. Toujours cette immanence. La tienne, dans la mienne.

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