samedi 30 avril 2011

La pulpe des jours

Je m'ennuyait de la pulpe de jours. En contemplant la lumière pâle, au sommet des marches je l'ai posée comme elle m'est apparue. Comme une mise en scène parfaite.  Oui, comme le vent, comme la lumière blafarde; le sentiment d'être là pour un instant trop court, dans une masure  de chaleur, de couvertures et de lumière.



lundi 11 avril 2011

Insenties


Si on voyait comment elles se libèrent dans les flammes, si elles peuvent créer un peu de chaleur finalement.

Et si on mettait le feu à tous ces pâles sentiments, si on testait leur fibre. Ces sentiments qui n’en sont pas. Qui ne sont finalement que des passages empruntés le matin, le soir, sans rien entre les deux. Il y a des passages qui prennent des semaines entières, des années. Ces cimetières des jours  sont recouverts d’une fine couche de cendre. Où les envies mortes sont trop nombreuses. Dispersées. Le drabe n’est pas une couleur, c’est l’absence d’éclat, d’énergie vitale.

Oui, je regardait ce bouquet d’envies que l’on jette aux poubelles pour la raison qu’elles se fannent , que la beauté les quitte. Et que finalement, les senteurs qu’elles portent sont restées depuis si longtemps, insenties. 

mardi 5 avril 2011

Les chevaux du vent...

Le stress est quelque chose de difficile à gérer, pour certains. L'énergie de la vie. Celle qui circule en circuit fermé dans le système nerveux central. Nerveux. Nous sommes un paquets de nerfs. Pas compliqué ça. Il faut se dépenser dans l'action. Travailler de ses mains. La pensée elle tourne à vide, c'est un caroussel qui ne s'arrêtte pas, les chevaux montent et descendent, le caroussel existentiel. Une projection. Même la neige ici, immense, se fait le reflet d'une anxiété vague, sous-jacente. Ce n'est pas comme une peur précise, plutôt un sentiment dont on est vaguement conscient. Un à peu près. 


Certains jours sont parfois comme un no man's land. Un exil du meilleur de soi. Un vague moment qui s'accroche aux heures comme un lendemain de veille. Impossible à cerner dans un coin, c'est partout. Comme les journées de temps gris, le vent. L'humeur est une sorte de météo, une anti-science.


L'immortalité est la trentaine. Pas la vingtaine. On peut s'apercevoir de ses limites. De la longueur du temps. De l'infinité du savoir et surtout de l'immensité de l'ignorance. Oui, comme il est parfois impossible d'écrire dans la poussière lorsque le vent de l'existence souffle trop fort.

samedi 2 avril 2011

Juste...

Les rêves ont ceci de particulier qu'ils débarquent sans crier gare. Comme le printemps fait fondre la neige et exalte les odeurs d'été. D'un coup sec. En fait ce n'est pas le cas, c'est que nos yeux ne sont pas habitués à voir ce qui est progressif, à regarder. On voit surgir les choses comme si elles apparaissaient du néant alors qu'elles étaient là, depuis tout ce temps. C'est comme une trame qui couvre tout, partout où ton regard se pose, embrasse les choses, les sensations en sont enduites.

On peut les respirer, les rêves, lors d'une journée de printemps à Montréal. Le rêve est un espace libre. Il en reste peu. Dans les jours, dans les têtes, même dans la terre.