dimanche 29 mai 2011

Lù chez Elle

En avoir ou pas

Ok, mon vieux. Soyons francs. Il faut que je te dise quelque chose: ça revient toujours à une simple question de couilles. En avoir ou pas. Voilà. C'est aussi simple que ça. Un truc à la Hemingway peut être, mais n'empêche. Parfois tu en as. Parfois tu en manques. Et c'est cool comme ça. Mais quoi qu'il en soit, il faut que tu saches t'accrocher. Il faut que tu soit capable de donner le change. Il faut que tu fasses comme si tu les avait toujours ces foutues couilles. Même si par malheur tu est en panne de couilles. Même si par malheur tu les as coincées au fond de la gorge.Ça arrive. Si tu n'est pas prêt à ça, prépare toi à te casser sérieusement la figure. C'est comme ça.

Avoir des couilles, c'est ce qui permet de te battre, d'affonter la vie la garde haute, d'en prendre et d'en donner, plein la geule. Foutu machisme, hein? Et puis mon vieux et c'est peut être là le plus important, avoir des couilles, c'est aussi être fidèle aux gens que tu aimes coûte que coûte, beau temps, mauvais temps. C'est être capable de te tenir debout malgré les tempêtes et les vents qui soufflent parfois très fort. Avoir des couilles, bien sûr que ça sert à monter sur un ring, à sauter en parachute, à affronter des taureaux. À se la jouer Conan le barbare. Mais si tu n'est pas un homme capable d'aimer femmes et enfants, de s'émouvoir devant la beautéé ou la détresse du monde, de s'émerveiller à la moindre petite putain d'occasion, désolé, tes couilles elles valent rien. Que dalle. Nada. Fuckin nada! Tu sais mon vieux, ça reviendra toujours à ça. Que tu le veuilles ou non, on y coupe pas, on y coupera jamais. Faut vivre avec. Et il faut que tu te dise que ce sera toujours à toi d'être l'homme que tu mérite d'être. Avec. Ou sans tes couilles.

Article publié dans Elle Québec, par le comédien Patrice Godin dans une série d'articles sur la définition de la masculinité.

lundi 9 mai 2011

Les parfums des alentours.

Les odeurs de la nuit sont presque parfaites. Il y a le parfum des alentours. Les parfums de l'air frais et de la pluie.

Les odeurs de la nuit sont sentimentales.

...

Ma chine


Je lève mon pied, aux croix sur le bord des routes, aux machines agricoles. Aux pylônes. À tout ces espaces balayés par la pluie et le vent. Aux plaines qui dégrisent. Aux champs de maïs, aux ponts traversant des rivières chargées du contenu des coteaux. 

Un motel où je pourrais m'arrêtter, rêver quelque temps.  Un môtel avec un restaurant. Oeufs, bacon, patates, café. Où je pourrais écrire et manger. Toute cette pluie, ce vent.  Le monde attendra. Je veux un abat-jour avec en dessous une lumière et peut être un mini-bar et encore peut être,  si je suis chanceux, une peine d'amour. Un serrement au coeur. 

J'aime la sensation au petit matin, alors que le soir, puis la nuit de nos coeurs débordent, à coups de souffles et de baisers, même seulement désirés.

Sous le ciel argenté, les lumières des voitures. Où vont-elles sous la pluie légère. Je l'ignore... Les pensées sont des poids lourds qui sillonnent les routes.

samedi 7 mai 2011

Vent 2


Il y a des jours comme ça où on n'a pas la force d'émettre un gémissement. C'est comme une mort subite. On peut se coucher au lit un matin pour ne plus jamais se relever. Le corps plein de vent.

On pose alors la tête sur un oreiller, puis on se laisse aller.